Trois mois et demi après les élections législatives organisées le 24 mars dernier en Thaïlande, le nouveau gouvernement du Premier ministre Prayut Chan-o-cha a finalement été annoncé et publié dans la Gazette Royale mercredi soir.
La nouvelle composition du gouvernement est un brassage de membres du précédent exécutif militaire à la tête du pays depuis le coup d’État de mai 2014 et de personnalités politiques ayant aidé Prayut à obtenir une majorité à la Chambre des représentants.
Le général Prayut sera à la fois Premier ministre et ministre de la Défense dans ce cabinet de 36 membres. Le général Chaicharn Changmongkol occupera le poste de vice-ministre de la Défense.
Les généraux Prawit Wongsuwon, Somkid Jatusripitak et Wissanu Krea-ngam ont été nommés vice-Premiers ministres.
Le chef du Parti démocrate, Jurin Laksanavisit, est désigné vice-Premier ministre et ministre du Commerce. Anutin Charnveerakul, leader du Bhumjaithai, est lui aussi nommé vice-Premier ministre en plus de son poste de ministre de la Santé publique.
Le leader du Palang Pracharath (parti pro-militaire), Uttama Savanayana, devient ministre des Finances et Santi Prompat son adjoint. Don Pramudwinai conserve le poste de ministre des Affaires étrangères. Pipat Ratchakitprakan exercera les fonctions de ministre du Tourisme et des Sports, et Juti Krairiksh sera en charge du Développement social.
Prayut a donc été contraint de partager certains des portefeuilles clés avec d’autres partis politiques. Pour former ce gouvernement de coalition, pas moins de 19 partis sont en effet impliqués.
Wanwichit Boonprong, analyste politique à l’Université de Rangsit, s’est déclaré déçu par cette liste. Selon lui, sa composition apparaît plutôt destinée à remercier les alliés politiques de la junte qu’à assurer que les meilleures personnes soient aux commandes à Bangkok.
« Il s’agit davantage de rapprocher les intérêts des partis que de nommer les bonnes personnes aux bons postes », a-t-il expliqué.
Sur les 36 membres de cette nouvelle équipe, 3 seulement sont des femmes, soit une proportion d’à peine 8,33 %. Aucune d’entre elles ne sera à la tête d’un ministère puisqu’elles n’occuperont que des fonctions de vice-ministre.