La confiance des investisseurs pour les trois mois à venir a chuté de plus de 17 %, retombant en zone neutre, alors que la stabilité politique post-électorale en Thaïlande se révèle être le principal obstacle.
L’indice de confiance des investisseurs, mesuré par la Fédération des organisations thaïlandaises des marchés des capitaux (Fetco), a chuté de 17,7 %, passant de 130,68 à 107,53 points. La nervosité des investisseurs est liée à l’instabilité que pourrait connaître le nouveau gouvernement, a expliqué Paiboon Nalinthrangkurn, président de la Fetco.
Un indice inférieur à 80 points est considéré comme baissier, un indice compris entre 80 et 120 est neutre et enfin un indice supérieur à 120 est orienté à la hausse.
« Il est difficile d’envisager une stabilité gouvernementale après les élections, étant donné que l’on s’attend à une coalition qui compterait entre 245 et 255 sièges », a commenté M. Paiboon.
« Il n’y aura pas de lune de miel, car la stabilité du nouveau gouvernement suscite de vives inquiétudes. »
La confiance des investisseurs est également menacée par les tensions liées aux négociations commerciales sino-américaines, à la conjoncture économique américaine et au ralentissement du climat des affaires en Chine, a-t-il ajouté.
Parmi les autres facteurs mondiaux que les investisseurs surveillent de près figurent le ralentissement des efforts de normalisation des taux d’intérêt dans l’UE, la politique monétaire assouplie de la Banque du Japon, le report des négociations sur le Brexit et une hausse des cours du pétrole après des baisses de production, a ajouté M. Paiboon.
La bourse de Thaïlande à la traîne
Le marché boursier thaïlandais, ou SET, est devenu le seul de la région à enregistrer des sorties de fonds, se chiffrant à 407 millions de dollars au premier trimestre, d’après la Fetco.
En revanche, les marchés qui ont reçu le plus d’entrées de fonds en Asie ont été l’Inde (7,06 milliards de dollars), la Corée du Sud (4,54 milliards), Taïwan (4,31 milliards), l’Indonésie (844 millions) et les Philippines (623 millions).
L’indice SET a progressé d’environ 4 à 5 % depuis le début de l’année, ce qui reste inférieur à la hausse de 10 à 11 % de l’indice MSCI Emerging Markets, qui mesure la performance des marchés boursiers de pays à économie émergente, et à la moyenne régionale de 11 %, a fait remarquer M. Paiboon.
Terdsak Taweethiratham, vice-président d’Asia Plus Securities, a déclaré que le bénéfice net combiné des sociétés cotées à la SET était estimé à environ 260 milliards de bahts (environ 7,2 milliards d’euros) au premier trimestre 2019, contre 156 milliards (environ 4,3 milliards) au dernier trimestre 2018, mais en baisse par rapport aux 290 milliards (environ 8 milliards) un an plus tôt.
L’un des facteurs freinant les performances des sociétés cotées en bourse au premier semestre est la modification de la loi sur le travail qui impose des indemnités de départ plus importantes pour les employés, a expliqué M. Terdsak.
On s’attend à ce que les sociétés cotées en bourse aient à provisionner un capital d’une valeur totale de 24 milliards de bahts (environ 670 millions d’euros) pour ces indemnités de départ, a-t-il ajouté.
Si les taux d’intérêt baissent à l’échelle mondiale, les fonds se déplaceront des marchés obligataires et monétaires vers les marchés boursiers, et le SET pourrait alors en tirer parti, a conclu M. Terdsak.