Les exportateurs thaïlandais de riz se sont montrés préoccupés par leurs perspectives de croissance cette année face à la montée en puissance des expéditions de la Chine, en particulier vers l’Afrique.
La Chine produit environ 120 millions de tonnes de riz chaque année. Sur ce total, les exportations de riz vieilli devraient passer à 3 millions de tonnes cette année, contre 2 millions en 2018, a déclaré Chookiat Ophaswongse, président de l’Association thaïlandaise des exportateurs de riz.
L’Afrique, un continent où la population a désormais l’habitude de consommer du riz vieilli, est un marché cible pour la Chine, a-t-il expliqué.
Le riz blanc 5 % chinois est proposé à 300 dollars la tonne, celui du Vietnam à 360 et celui de l’Inde à 370. La Thaïlande vend quant à elle ce produit à 390 dollars la tonne, soit 30 % de plus que la Chine.
« Le riz chinois est très bon marché par rapport aux autres », a déploré M. Chookiat. « Plus important encore, la Thaïlande n’a plus de stock de riz vieilli. »
Les expéditions de riz thaï ont atteint 11,09 millions de tonnes l’an dernier, en baisse de 5 % par rapport aux 11,67 millions de 2017, mais supérieures aux 9,91 millions de 2016.
La valeur de ces exportations a toutefois augmenté de 8,3 % en 2018, atteignant 5,61 milliard de dollars contre 5,18 un an plus tôt et 4,40 milliards en 2016. Le cours de la tonne vendue à l’étranger s’est établi en moyenne à 507 dollars l’an dernier, en hausse de 14,1 % par rapport à 2017.
Pour l’ensemble de cette année, les exportateurs tablent sur un total de 9,5 millions de tonnes, soit 500 000 tonnes de moins que les prévisions du ministère du Commerce.
Selon M. Chookiat, la Chine a su développer des variétés aux rendements plus élevés, ce qui signifie qu’elle pourrait à l’avenir étendre ses exportations vers d’autres pays asiatiques à des prix relativement bas.
« Si la Chine est capable d’exporter sa production vers l’Asie, en particulier vers Hong Kong, l’Indonésie, la Malaisie et les Philippines, le marché thaïlandais du riz sera le plus lourdement affecté », prédit M. Chookiat.
Il a ajouté que le nouveau gouvernement devra promouvoir le développement de nouvelles variétés et soutenir davantage la recherche pour accroître la valeur ajoutée de la Thaïlande et réduire les coûts de production pour les agriculteurs.