Les exportations thaïlandaises de riz ont chuté de 12 % au cours du premier semestre 2019 en raison du niveau élevé du baht. Sur l’année, elles ne devraient pas atteindre les 9,5 millions de tonnes précédemment envisagées.
Le pays peine à exporter son riz dans la mesure où le baht reste la devise la plus performante d’Asie, ayant atteint son plus haut niveau depuis plus de six ans face au dollar américain.
La Thaïlande, deuxième exportateur mondial derrière l’Inde, a expédié 4,2 millions de tonnes entre janvier et juin. Au cours des deux derniers mois, les commandes sont même tombées à 600 000 tonnes par mois. Un chiffre bien inférieur à l’objectif mensuel moyen de 800 000 tonnes.
« Le riz thaï est trop cher à cause du taux de change », a expliqué à Reuters Chookiat Ophaswongse, président honoraire de l’Association thaïlandaise des exportateurs de riz.
« Si le baht tombe sous la barre des 30 pour 1 dollar, c’est fini pour nous. »
Jeudi dernier, le prix moyen des brisures de riz thaï était de 404 $ la tonne, soit nettement plus cher que les 372,50 $ et 332,50 $ provenant des concurrents indiens et vietnamiens.
L’association a déclaré plus tôt cette année qu’elle envisageait d’exporter 9,5 millions de tonnes, soit un recul par rapport aux 11 millions de tonnes exportées en 2018.
Mais à ce stade, même atteindre 9 millions de tonnes sera difficile, a indiqué M. Chookiat.
« Avec un tel écart de prix, il n’est pas étonnant que les acheteurs se tournent vers le riz vietnamien », a-t-il déploré.
La Chine importe moins de riz
La Thaïlande est également confrontée à la situation en Chine, le premier importateur mondial de cette céréale et le troisième acheteur pour la Thaïlande l’an dernier.
Cette année, la Chine a ralenti ses échanges avec la Thaïlande et le Vietnam, en raison des importantes réserves de l’État. Elle a ainsi écoulé ses stocks de « vieux riz », qui ont fini sur les marchés africains précédemment dominés par la Thaïlande, a expliqué M. Chookiat.
« Comme la Chine ne se fournit pas auprès du Vietnam cette année, le Vietnam a beaucoup de riz pour nous concurrencer sur les autres marchés. Parallèlement, la Chine s’empare de nos marchés africains », a-t-il poursuivi.
De janvier à mai, la Thaïlande a exporté pour 3,7 milliards de bahts (environ 106 millions d’euros) de riz vers la Chine, soit une baisse de 45 % par rapport à la même période l’an dernier, selon les données du ministère thaïlandais du Commerce.
L’accord inter-gouvernemental conclu par Bangkok avec le négociant alimentaire d’État chinois COFCO est également au point mort en raison de l’abondance de l’offre de riz en Chine.