Un économiste a fait part de ses inquiétudes quant aux écarts de contribution au produit intérieur brut (PIB) de la Thaïlande entre d’une part les provinces dépendantes du tourisme et d’autre part celles tournées vers l’agriculture. Cette situation menace en effet de se creuser lors de la période post-pandémique.
Pongnakorn Pochakorn, expert en politique macroéconomique au sein du Bureau de la politique fiscale, explique que la différence de contribution au PIB entre les deux catégories de provinces était déjà marquée avant l’apparition du coronavirus Covid-19 et de la crise économique liée.
Selon ses estimations, quinze d’entre elles génèrent 70 % du PIB du pays. Il s’agit de Bangkok et de ses cinq provinces avoisinantes — Samut Prakan, Samut Sakhon, Nakhon Pathom, Nonthaburi et Pathum Thani — ainsi que de Chonburi, Rayong, Chachoengsao, Phuket, Songkhla, Surat Thani, Chiang Mai, Nakhon Ratchasima et Khon Khaen.
Les 62 autres ne contribuent ainsi qu’à hauteur de 30 % au produit intérieur brut du pays.
Dans ces quinze provinces, les principaux moteurs de la croissance reposent sur les acteurs économiques du tourisme et de l’industrie manufacturière.
Le tourisme dans ces quinze provinces est une composante économique majeure, puisqu’il représente 88 % des recettes touristiques totales du pays. Tout comme le secteur manufacturier avec 72 % du total et le domaine commercial avec 77 %. En revanche, le milieu agricole ne compte que pour 22 % des revenus agricoles globaux.
Pour les 62 autres provinces, le secteur du tourisme n’équivaut donc qu’à 12 % du total, la branche manufacturière 28 %, le commerce 23 % et l’agriculture 78 %.
M. Pongnakorn considère que, quand la situation sanitaire s’améliorera, la reprise de l’économie des quinze provinces qui dépendent du tourisme se révélera plus rapide que celle des 62 autres, alors même que les zones touristiques ont été les plus lourdement éprouvées par les conséquences de la pandémie.
Il estime toutefois que la différence brute de contribution au PIB et à la croissance nationale entre les deux groupes pourrait être réduite. Pour cela, les 62 provinces doivent parvenir à accroître leur activité économique et leur productivité par le biais des mesures de soutien entreprises par le gouvernement.
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