Plus de 80 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour une nouvelle journée d’action des gilets jaunes ce samedi 12 janvier, avec des mobilisations attendues à Paris, Bourges (Cher) et dans le reste de la France.
Comme tous les samedis depuis le début du mouvement le 17 novembre, un « rassemblement pacifique » est prévu pour 14 heures sur la place de la République à Paris.
Kamel Amriou, responsable de la manifestation, devrait déclarer officiellement la manifestation auprès des autorités vendredi. Il a annoncé que toutes les personnes présentes samedi pourront répondre à six questions sur leurs attentes précises.
Même si aucune contestation officielle n’est prévue sur les Champs-Élysées, il est possible que la célèbre avenue soit occupée par des gilets jaunes comme les week-ends précédents.
Plus de 5 000 policiers seront stationnés dans la capitale demain.
Une manifestation majeure est également attendue à Bourges, après que les responsables du groupe Facebook « La France en Colère » aient proclamé la ville « centre de la France », et donc le meilleur endroit pour se joindre au mouvement.
Plus de 2 500 personnes ont indiqué leur intention d’y participer, tandis que 12 000 autres se sont déclarées « intéressées ».
Pourtant, les pouvoirs publics de la ville de Bourges ont annoncé qu’aucune manifestation de ce type n’avait été « déclarée », rendant tout rassemblement « non autorisé » à ce jour.
D’autres manifestations ont également été annoncés à Bordeaux, Lyon, Toulouse et Lille.
Crainte de nouvelles violences en marge des gilets jaunes
Ce week-end sera le neuvième consécutif de protestation des gilets jaunes, alors que le nombre de participants a fortement diminué depuis le 17 novembre. Néanmoins, selon les chiffres officiels du ministère de l’Intérieur, 50 000 personnes se sont encore rassemblées le week-end dernier.
Le Premier ministre Edouard Philippe a mis en garde contre toute nouvelle violence.
« Nous ne pouvons pas accepter que certains profitent de ces manifestations pour déborder, pour casser, pour brûler. Ceux-là n’auront jamais le dernier mot dans notre pays », a-t-il déclaré.
« On condamne la violence », a quant à lui réagi Karim Amriou. Ajoutant que « certains gilets jaunes ont commis des erreurs. Mais il faut comprendre que, pour la majorité des gens, des erreurs ont également été commises par le camp d’en face ».
Ces propos interviennent alors que l’ancien boxeur Christopher Dettinger est toujours en détention dans l’attente de son procès après l’agression d’un policier la semaine dernière. Suite à ces faits, celui-ci avait publié une vidéo en ligne pour expliquer sa version des faits.
En dépit des critiques formulées à l’encontre de Christopher Dettinger au sujet de son comportement violent, certains internautes ont déclaré que son attitude leur avait donné du « courage » pour poursuivre leur lutte.
Dans le même temps, le groupe La France en Colère a indiqué qu’il enverrait vendredi des représentants auprès de la Commission nationale du débat public (CNDP), pour faire valoir ses revendications.
Celles-ci comprennent notamment la baisse des taxes sur les produits de première nécessité, la mise en place du référendum d’initiative citoyenne (RIC) en France et la baisse de toutes les « rentes, salaires, privilèges et retraites des élus et hauts fonctionnaires d’État ».
Toutefois, selon un nouveau sondage, 70% des Français ne pensent pas que le grand débat national voulu par Emmanuel Macron apportera des changements utiles au pays.