Attendues depuis longtemps, les élections générales thaïlandaises auront bien lieu le 24 mars, avec la formation d’un nouveau gouvernement prévue « d’ici le milieu de l’année ».
Cette confirmation a été annoncée par la Commission électorale thaïlandaise le mercredi 23 janvier dans l’après-midi, quelques heures après la publication d’un Décret Royal annonçant la tenue du scrutin.
Les prochaines élections mettront un terme au régime militaire en place depuis 2014, lorsque le chef des armées Prayut Chan-o-cha s’était emparé du pouvoir en menant un coup d’État qui avait renversé le gouvernement du parti Pheu Thai et de la Premier ministre Yingluck Shinawatra.
La nouvelle Constitution promulguée en 2017 permet à Prayut de reprendre le pouvoir – même s’il ne se présente pas aux élections – simplement grâce au soutien du Parlement.
Le gouvernement avait initialement prévu de tenir des élections le 24 février. Néanmoins, le scrutin avait été suspendu par crainte que son calendrier ne se superpose avec celui de la cérémonie du couronnement du Roi Maha Vajiralongkorn, qui aura lieu du 4 au 6 mai.
Lors d’une conférence de presse mercredi après-midi, le président de la Commission électorale, Ittiporn Boonpracong, n’a pas précisé quand les résultats des élections seraient annoncés, affirmant que la question était toujours en discussion.
Dans une déclaration faite plus tôt le même jour, le cabinet du Premier ministre a déclaré : « Une Chambre des représentants et un nouveau gouvernement, sous un système démocratique avec Sa Majesté le Roi comme chef de l’État, seront en place vers le milieu de cette année ».
Demandant à « tous les Thaïlandais d’aider à maintenir un climat constructif dans l’ordre, le civisme et l’unité pendant toute la période des élections générales et de la cérémonie du couronnement, afin que notre nation puisse se développer de manière positive ».
Les partis politiques saluent la tenue des élections
« Les campagnes politiques et la présentation de plates-formes politiques peuvent être entreprises dans le cadre du processus démocratique, de sorte que les propositions les plus solides et les plus viables soient présentées au peuple », poursuit cette déclaration.
« Cependant, les conflits et les différends qui peuvent créer une crise politique, semblables à celles qui se sont produites par le passé, ne doivent plus réapparaître. »
Plusieurs mois avant le putsch de 2014, des opposants au gouvernement Pheu Thai avaient occupé les rues de Bangkok pour tenter de l’évincer. Ces manifestants estimaient que le Pheu Thai, qui avait remporté les élections de 2011 de façon écrasante, était contrôlé à distance par Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre auto-exilé et lui aussi chassé du pouvoir lors d’un coup d’État en 2006.
Les dispositions en vigueur pour les prochaines élections compliquent grandement la tâche des grands partis comme le Pheu Thai pour obtenir une majorité. Les analystes s’attendent plutôt à ce que le futur gouvernement soit formé par une coalition.
Les formations politiques, qui faisaient campagne de façon modérée ces dernières semaines pour se conformer aux règles électorales, ont déclaré mercredi qu’elles étaient prêtes à aller de l’avant.
« Nous sommes prêts pour les élections et nous travaillons depuis longtemps pour ce jour », a déclaré Thana Chiravinij, porte-parole du Parti démocrate.
« Cette élection va sortir le pays des problèmes qui se sont produits ces huit dernières années. »
Pannika Wanich, porte-parole du « Future forward », a déclaré : « plus vite ce vote aura lieu, plus vite la population retrouvera son pouvoir ».
L’ancien ministre de l’Énergie Pichai Naripthaphan, aujourd’hui membre du Thai Raksa Chart, parti allié au Pheu Thai, a déclaré que « c’est une bonne nouvelle pour la Thaïlande, car cela lève tout doute quant à la tenue d’élections ».
« J’espère que nous aurons des élections libres et équitables qui seront acceptables, selon les normes internationales », a-t-il poursuivi.