L’abus et la mauvaise utilisation des antibiotiques dans l’alimentation sont fréquentes en Asie du Sud-Est, selon Juan Lubroth, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Cet expert a aussi donné l’alerte concernant les risques liés à la résistance aux antibiotiques pour les êtres humains et les animaux, en marge d’une conférence internationale sur cette question tenue à Bangkok.
La résistance aux antibiotiques est de plus en plus répandue dans les grandes villes d’Asie, lesquelles enregistrent une croissance démographique élevée, une urbanisation rapide et un fort développement de la production agricole et vivrière.
Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié le 29 janvier, un système de surveillance mondiale a découvert la gravité de la résistance aux antibiotiques chez 500.000 personnes souffrant d’une infection dans 22 pays. De plus, Marc Sprenger, directeur du Secrétariat de la Résistance antimicrobienne de l’OMS, a souligné que certaines maladies infectieuses parmi les plus dangereuses et répandues dans le monde étaient désormais devenues résistantes.
Un autre rapport du gouvernement britannique publié en 2016 prévoit une perte de 100.000 milliards de dollars dans le monde d’ici à 2050 si aucune mesure pour empêcher la résistance aux antibiotiques n’est prise. Le nombre de morts dus à ce phénomène pourrait ainsi grimper pour atteindre 10 millions de personnes par an d’ici 35 ans, dont 90% dans les pays en voie de développement.
Pour l’heure, la FAO s’intéresse à sensibiliser les agriculteurs sur les risques lors de l’utilisation d’antibiotiques dans le but de stimuler la croissance des animaux et veut accélérer l’application des règlements dans la production vivrière.