Le gouvernement, par la voix du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, a réaffirmé que la limitation de vitesse à 90 km/h en France pourrait être rétablie, si des études indiquent que l’abaissement à 80 km/h est inefficace pour améliorer la sécurité routière.
Le ministre de l’Intérieur a émis cette hypothèse lors d’une visite dans l’Aude, territoire touché par l’attaque terroriste de Trèbes, il y a dix mois, et par de graves inondations il y a trois mois.
La limite de 80 km/h avait été introduite en juillet 2018, suscitant une vive opposition et de nombreuses controverses. Certains usagers de la route et détracteurs affirment en effet que cette mesure ne contribuerait pas à améliorer la sécurité routière et permettrait tout simplement au gouvernement de percevoir davantage d’amendes.
« Si le 80 km/h n’a servi à rien en termes de sécurité routière, nous pourrons revenir au 90 km/h », a déclaré le ministre.
« Les 80 km/h n’ont qu’un objectif: sauver des vies, et je crois que nous pouvons tous nous retrouver autour de cet enjeu simple. Ceux qui détruisent les radars, la nuit, portent une bien lourde responsabilité. Il faut d’urgence retrouver le sens et la hiérarchie des valeurs. Entre une minute perdue et une vie sauvée, il n’y a pas à hésiter », a-t-il argumenté.
Ajoutant que « nous nous sommes engagés à évaluer le résultat des 80 km/h au bout de deux ans ; en attendant nous serons totalement transparents sur les résultats. Si cette mesure n’a servi à rien, alors oui nous pourrons revenir au 90 km/h. Mais si grâce à cette mesure, la mortalité sur les routes a reculé et si on a sauvé des vies, on fait quoi? On y renonce? ».
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement suggère la possibilité d’un retour en arrière sur ce dossier controversé.
Christophe Castaner et le président Emmanuel Macron ont déjà indiqué que les résultats de la mesure seraient évalués deux ans après le changement de réglementation.
Lors de sa visite dans l’Aude, le ministre de l’Intérieur a également apporté son soutien et salué le courage de la population suite à l’attaque de Trèbes et aux inondations dévastatrices.
Il a également remercié les maires locaux avant le « Grand Débat » national, qui a débuté mardi 15 janvier, visiblement convaincu que ceux-ci soutiendraient la consultation.