La Thaïlande a perdu trois places supplémentaires dans l’indice de perception de la corruption (IPC) publié récemment par l’organisation non gouvernementale (ONG) Transparency International, témoignant d’une situation qui ne s’est guère améliorée ces dernières années, en dépit des déclarations officielles affirmant que la lutte contre la corruption constituait une priorité.
Le royaume occupe désormais la 104e position sur 180 pays étudiés, avec un score global de 36 sur 100, contre la 101e un an plus tôt.
En 2014, année de la prise de pouvoir par le général Prayut Chan-o-cha lors d’un coup d’État militaire contre le gouvernement civil de Yingluck Shinawatra, le pays était classé 85e, soit une amélioration par rapport à la 102e place en 2013. Son classement est alors passé à la 76e position en 2015, avant de plonger à la 101e l’année suivante. Il s’est redressé à la 96e place en 2017, mais a encore reculé au 99e échelon en 2018 et au 101e en 2019.
Les meilleurs élèves — le Danemark et la Nouvelle-Zélande — ont obtenu un score de 88 points. Ils sont talonnés par la Finlande et Singapour avec 85 points.
Dans la région de l’Asie du Sud-Est, la Thaïlande est à égalité avec le Viêt Nam à la 104e place, deux rangs derrière l’Indonésie. La Malaisie est quant à elle 57e avec 51 points. Plus loin dans la liste, on trouve les Philippines (115), le Laos (134), le Myanmar (Birmanie – 137) et le Cambodge (160).
L’Indice de perception de la corruption, compilé chaque année depuis 1995, classe les pays et territoires en fonction des niveaux de corruption perçus au sein des institutions publiques, selon des enquêtes menées auprès d’experts et d’hommes d’affaires.
Il utilise une échelle de zéro à cent. Le zéro signifie que le pays est très corrompu, tandis que celui qui obtient un score de 100 est considéré comme exempt de corruption.
Transparency International estime qu’il est regrettable de constater que le niveau moyen en 2020 ne s’élève qu’à 43 points. En outre, les deux tiers des 180 États étudiés affichent un résultat inférieur à 50 points.
« Près de la moitié des pays ont stagné dans le classement IPC depuis une dizaine d’années, ce qui signifie que toutes ces nations n’ont pas réussi à progresser vers un engagement plus efficace contre la corruption dans le secteur public », indique l’organisation.
Le rapport IPC 2020 révèle également l’impact de ces malversations dans le cadre des réponses gouvernementales de lutte contre le coronavirus Covid-19, en comparant les performances des pays à leurs investissements dans les soins de santé et au degré d’affaiblissement des normes et institutions démocratiques durant la pandémie.
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