Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mardi l’ancien directeur de la compagnie aérienne low-cost thaïlandaise One-Two-Go Airlines à quatre ans de prison suite au crash de Phuket en 2007. Cet accident avait coûté la vie à 90 personnes, dont neuf Français.
Ce procès avait été intenté par les familles des neuf victimes françaises présentes à bord de l’avion.
La justice a donc reconnu Udom Tantiprasongchai, l’ancien directeur de la compagnie aérienne One-Two-Go, coupable « d’homicides volontaires aggravés » et de « blessures aggravées ». L’homme d’affaires thaïlandais de 63 ans a également été condamné à 75 000 euros d’amende.
Le mandat d’arrêt international à son encontre a été maintenu, mais malgré cela, M. Tantiprasongchai n’a jamais été interpellé et n’a jamais répondu aux convocations judiciaires françaises. Celui-ci a donc été jugé par contumace.
L’accident s’était produit le 16 septembre 2007 au cours du vol 269 One-Two-Go Airlines. Un McDonnell Douglas MD-82 en provenance de Bangkok-Don Mueang, avec 123 passagers et 7 membres d’équipage à son bord, avait raté son approche sur l’aéroport de Phuket dans des conditions météo difficiles.
Les familles des victimes ont accusé One-Two-Go d’avoir tenté de dissimuler une série de défaillances qui ont conduit à l’accident, notamment des pilotes surmenés et des carnets de vol falsifiés.
Dans sa décision, le tribunal a relevé les « erreurs » commises par les pilotes, mais a également incriminé la compagnie aérienne, en affirmant que l’équipage n’était « pas en capacité de réagir correctement […] au regard de son état de fatigue et de stress ».
Parmi les victimes figuraient 33 ressortissants thaïlandais et 57 étrangers, principalement des touristes britanniques, israéliens et français.
L’un des plaignants, Gérard Bembaron, qui a perdu un frère dans la catastrophe, a salué « une décision hors normes […], qui adresse un avertissement sérieux aux compagnies qui ont des pratiques douteuses même si elles ne desservent pas la France ».
Les tribunaux français sont habilités à statuer sur des affaires d’accidents ou d’attentats partout dans le monde si des ressortissants français figurent parmi les victimes.
One-Two-Go et sa maison-mère Orient Thai ont toutes deux cessé leurs activités depuis ce crash.