Les députés français ont décidé de rejeter l’interdiction du glyphosate, un herbicide pourtant reconnu cancérigène par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), lors d’un vote dans la nuit de lundi à mardi à l’Assemblée nationale.
Des amendements avaient été proposés afin d’inscrire dans la loi agriculture et alimentation l’interdiction du glyphosate d’ici 2021. Ceux-ci ont été rejeté par une majorité de députés, dont certains de la majorité présidentielle LREM.
Signe de divergences au sein de la majorité, l’un de ces amendements ayant été rejetés était pourtant à l’initiative du député LREM Matthieu Orphelin, et il prévoyait un retrait du glyphosate au 1er mai 2021, avec toutefois des dérogations possibles jusqu’en 2023. Ce député est pourtant un proche de l’actuel ministre français de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot.
Le chef de file du groupe parlementaire LREM, Richard Ferrand, a appelé les députés à « faire confiance » aux agriculteurs français, en indiquant qu’il serait toujours possible de légiférer « en cas de mauvaise volonté ».
Le ministre français de l’Agriculture, Stéphane Travert, a quant à lui rappelé dans l’hémicycle, que le président français Emmanuel Macron avait « fixé un objectif ambitieux et pragmatique », en estimant que la France « mettait toutes les chances de son côté » en poursuivant les recherches « sur les alternatives ».
Le président Macron avait en effet annoncé que le glyphosate serait interdit en France « dès que des alternatives seraient trouvées, au plus tard dans trois ans » en novembre dernier, en réaction au renouvellement par l’Union européenne de la licence de l’herbicide pour une durée de cinq ans.