La dette des thaïlandais a atteint cette année son niveau le plus élevé depuis 2009, avec une hausse de 5,8 % à 316 623 bahts (environ 8 000 €) par ménage, un phénomène favorisé par les prêts usuriers qui représentent plus du tiers du total.
Selon une étude de l’Université de la Chambre de Commerce de Thaïlande (UTCC), environ 64,7 % de la dette est constituée de créances officielles et 35,3 % de dettes non réglementées.
La majeure partie de ces crédits est consacrée aux dépenses courantes, suivies du remboursement de prêts antérieurs, des dépenses d’éducation ou de formation professionnelle, du remboursement des cartes de crédit, de l’achat d’une maison, de l’achat d’une nouvelle voiture, des dépenses agricoles et des paris illégaux.
Les facteurs qui ont contribué à l’augmentation de l’endettement moyen des ménages sont en partie imputables au ralentissement de l’économie et à la faiblesse des cours des produits agricoles. Ceci est particulièrement marqué chez les ménages gagnant moins de 30 000 bahts (environ 750 €) par mois.
En outre, le Gouvernement a subventionné des prêts octroyés par des institutions financières, en vue d’aider les populations rurales et résoudre le problème de la dette usurière, qui se traduit généralement par un taux d’intérêt très élevé.
Thanawat Phonvichai, Directeur du Centre de Prévisions Économiques et Commerciales de l’UTCC, a déclaré que la proportion de dettes clandestines en 2018 était plus élevée (35,3 %) qu’en 2017 (26,4 %).
Néanmoins, il a précisé que plus de personnes cherchaient à obtenir des prêts auprès d’institutions financières, faisant ainsi baisser les taux d’intérêt dans le secteur informel à seulement 10% par mois, contre 20 à 30 % auparavant.
La dette informelle reste une préoccupation majeure
En moyenne, les remboursements mensuels des ménages s’élèvent à 15 925 bahts (environ 400 €). Pour les dettes formelles, le montant est de 17 118 bahts (environ 430 €), en hausse de 22 %, et de 5 193 bahts (environ 130 €) pour les dettes non officielles, soit une baisse de 5,79 %.
« Le Gouvernement est sur la bonne voie dans sa lutte contre les usuriers en encourageant la population à emprunter auprès des institutions financières, en particulier pour ceux qui ne disposent pas de garanties », a déclaré M. Thanawat.
Selon lui, même si la dette moyenne des ménages a augmenté, le ratio de la dette par rapport au PIB montre que la situation n’est pas aussi préoccupante qu’elle ne l’était par le passé.
« Cependant, les dettes clandestines ont augmenté à mesure que les échéances mensuelles moyennes diminuaient, car les taux d’intérêt pour ce type de prêts ont considérablement baissé », a déclaré M. Thanawat.
Il a ajouté que l’enquête a révélé qu’un grand nombre de personnes se sont tournées vers les systèmes de Ponzi plutôt que vers les banques pour mobiliser des capitaux, car ils impliquent souvent un coût moindre que celui des institutions financières.
Ce type d’endettement parallèle est particulièrement risqué, car si une seule personne triche, le système complet peut chavirer. Malgré tout, de nombreuses personnes continuent de se tourner vers ces méthodes, avec l’espoir qu’il n’y aura pas de fraude.
Selon M. Thanawat, la plupart des sondés souhaitent que le Gouvernement résolve le problème de la dette en stimulant l’économie, afin de stimuler l’emploi et d’accroître les revenus. En outre, ils aspirent à ce que les prix à la consommation soient contrôlés et que les taux d’intérêt soient abaissés, rapporte Thai Post.