Deux militants vegans radicaux ont été condamnés à des peines de prison ferme et deux autres à des peines avec sursis pour avoir participé l’année dernière à plusieurs attaques de boucheries, restaurants et commerces dans les Hauts-de-France.
Ces activistes – trois femmes et un homme âgés de 23 à 39 ans – sont également appelés « antispécistes », un terme indiquant que ces derniers sont contre l’exploitation et l’utilisation des animaux par les humains d’une façon qui ne serait pas considérée comme acceptable s’il s’agissait d’humains.
Deux militants ont été condamnés à des peines de prison ferme, de 6 et 10 mois. Ces décisions ont été assorties de trois ans de mise à l’épreuve
Deux autres ont été condamnées à des peines de prison avec sursis de 6 mois.
Une boucherie située dans le vieux Lille a été vandalisée et taguée « Stop au spécisme ». Une action attribuée à des militants de la cause vegan par sa responsable 🐮https://t.co/RAZlcGPnOg🐮 #viande #vandalisme #vegetarien #militant #Lille pic.twitter.com/OgmbcPI4ef
— Elodie MiamMiam (@lemiammiamblog) 18 mai 2018
Ces activistes étaient impliqués dans une série d’attaques contre une quinzaine de commerces et restaurants de la région lilloise l’année dernière.
Des fenêtres avaient été brisées, des bâtiments incendiés et des graffitis tagués sur les murs. Les établissements concernés ont été ciblés car ils vendaient de la viande ou étaient soupçonnés de vendre de la fourrure et d’autres produits dérivés d’animaux.
L’avocat des commerçants victimes, Me Damien Legrand, a déclaré : « Le tribunal, dans ses motivations, a insisté sur le caractère de dangerosité et des individus ». Il a également mis en garde contre le risque élevé de récidive de la part de ces personnes.
Mais l’avocate des accusés, Me Muriel Ruef, a quant à elle estimé que « ce sont des peines qui tiennent compte des regrets exprimés et de ce qu’on avait perçu de la personnalité des prévenus qui ont commis des actes dans un contexte militant mais qui ne sont pas des personnes dont la dangerosité nécessite un mandat de dépôt ».
Marianne Celka, sociologue, enseignant-chercheur à Montpellier, a commenté que ces peines ne seraient pas de nature à dissuader d’autres activistes radicaux.
« C’est une condamnation qui fait force de symbole pour les militants et pour ceux qui se sont sentis attaqués par eux. […] Les peines symboliques servent aussi à réaffirmer la nécessité de la lutte pour les activistes et elles permettent de se faire le porte-parole ou le martyre de la cause animale », a-t-elle ajouté.
Mme Celka a ajouté qu’il y avait une différence entre les activistes et les militants, les premiers étant plus enclins à intenter des actions directes et physiques contre des cibles, alors que les seconds cherchent plutôt d’autres moyens plus pacifiques, dans le cadre de réseaux plus larges et d’associations.