Les drones pourraient permettre de répondre aux besoins agricoles de la Thaïlande, alors que cette industrie, qui est appelée à décliner au cours de la prochaine décennie, pourrait être révolutionnée par le recours aux nouvelles technologies.
Les drones ne sont pas vraiment une nouveauté technologique. Aujourd’hui, cependant, grâce à des investissements solides et à un environnement réglementaire un peu plus souple, il semble que leur heure soit arrivée, en particulier dans le domaine de l’agriculture.
Selon la société Dronefly, l’utilisation des drones dans l’industrie agricole peut être résumée en quatre catégories : scanner les champs cultivés grâce à des capteurs d’imagerie multispectrale compacts, créer des cartes GPS à l’aide de caméras embarquées, transporter des marchandises lourdes et surveiller le bétail avec des drones équipés de caméras thermiques.
L’agriculture thaïlandaise se compose essentiellement de petites exploitations (un demi-hectare). Le secteur contribue à hauteur de 10 à 12 % au PIB du pays et emploie un tiers de la main-d’œuvre.
La Thaïlande est le deuxième exportateur mondial de riz et les pays du monde entier dépendent de la Thaïlande pour leurs importations alimentaires. Avec l’augmentation de la population mondiale, la demande alimentaire croît toujours plus. Toutefois, la Thaïlande est confrontée au vieillissement de sa population. Le fait le plus inquiétant est le vieillissement de la population agricole, car les personnes âgées de 30 ans ou moins ne sont plus intéressées par l’agriculture.
La riziculture en Thaïlande était depuis longtemps une activité exercée par des personnes jeunes et valides qui avaient la force de passer des heures penché sous le soleil brûlant, à repiquer des rangées de riz, un semis à la fois.
Cependant, dans la Thaïlande d’aujourd’hui, la riziculture est soudainement devenue une affaire de personnes âgées. En effet, les jeunes restent plus longtemps à l’école et la vaste métropole de Bangkok attire les meilleurs et les plus brillants d’entre eux, pour des carrières dans des locaux climatisés.
En raison de l’évolution des modes de vie et de la révolution technologique, les agriculteurs doivent se tourner vers une culture différente pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre. Les demandes agricoles de la Thaïlande vont continuer d’augmenter et le pays doit répondre à ces demandes pour apporter sa contribution à l’économie.
La Thaïlande, un marché cible pour les fabricants de drones
DJI, un fabricant de drones basé à Shenzhen (Chine), a décidé d’étendre ses drones agricoles à la Thaïlande. Le pays est ainsi le premier d’Asie du Sud-Est à utiliser ces appareils pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur agricole.
En Chine, DJI dispose de 2 000 exploitants utilisant 16 000 drones pour traiter 6 millions d’hectares, et vend également sa gamme de produits agricoles au Japon et en Corée du Sud. Certains opérateurs de drones seraient en mesure d’atteindre le seuil de rentabilité en seulement six mois, selon la société.
Pour mieux tirer parti du secteur agricole, DJI a récemment présenté le drone MG-1P, un appareil particulièrement performant, au salon AGRI Technica Asia qui s’est tenu à Bangkok. Ce nouveau modèle est doté d’un seul contrôleur permettant de gérer jusqu’à cinq drones, réduisant ainsi les coûts de contrôle humain, alors que le modèle précédent ne pouvait en contrôler qu’un.
La portée de transmission allant jusqu’à trois kilomètres, elle permet aux drones d’accomplir des tâches 60 fois plus vite que les hommes. Des travaux ayant pris 2 à 3 jours pour la main d’œuvre humaine peuvent être terminés en 2 à 3 heures avec un drone. Cela fait partie de la tendance croissante à l’automatisation et à l’agriculture de précision.
Le chiffre d’affaires de DJI à l’étranger représente 80 % du total, et la Thaïlande est un marché stratégique pour le grand public et les drones agricoles.
Les drones agricoles peuvent apporter de nouvelles opportunités pour les agriculteurs, en augmentant leur productivité tout en minimisant les risques pour la santé.