Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé mardi (19 octobre) ses prévisions de croissance pour l’Asie cette année. Il avertit qu’une nouvelle vague d’infections par le COVID-19, des perturbations sur les chaînes d’approvisionnement et des pressions inflationnistes menacent les perspectives.
La croissance économique de la Chine devrait atteindre 8,0 % cette année et 5,6 % en 2022. Toutefois, la reprise reste déséquilibrée en raison du coronavirus et du resserrement budgétaire qui pèsent sur la consommation, indique le FMI.
L’organisation estime également « qu’une normalisation prématurée de la politique ou que des annonces politiques malavisées » de la Réserve fédérale américaine pourraient entraîner d’importantes sorties de capitaux et augmenter les coûts d’emprunt pour l’Asie émergente.
Dans son rapport sur les perspectives régionales, le FMI a abaissé ses prévisions de croissance économique en Asie cette année à 6,5 %. Une diminution de 1,1 point de pourcentage par rapport à avril. La flambée du variant Delta a pesé sur la consommation et la production industrielle.
Le FMI a cependant relevé ses anticipations pour la croissance de l’Asie en 2022 à 5,7 %, contre 5,3 % en avril. Reflétant les progrès en matière de vaccinations.
« Si l’Asie-Pacifique reste la région à la croissance la plus rapide au monde, l’écart entre les économies asiatiques avancées et celles émergentes et en développement se creuse », indique le rapport.
Le compte rendu note que « les risques sont défavorables ». Principalement en raison de la pandémie, des perturbations des chaînes d’approvisionnement et de l’impact potentiel de la normalisation de la politique américaine.
Au troisième trimestre, la croissance économique de la Chine a été la plus lente depuis un an. Cela souligne le défi posé aux décideurs qui doivent soutenir la reprise engourdie tout en gardant le secteur immobilier sous contrôle.
L’Inde devrait connaître une croissance de 9,5 % cette année. Tandis que les pays développés comme l’Australie, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande et Taïwan bénéficieront de l’essor du secteur des hautes technologies et des matières premières.
Toutefois, le FMI note que le groupe de l’ASEAN-5 — Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour et Thaïlande — est toujours confronté à des « défis importants », en matière de reprise et de faible consommation de services.
« Les nouvelles vagues de transmission resteront une préoccupation majeure dans les mois à venir », déclare le FMI.
Les prévisions d’inflation en Asie se sont « correctement stabilisées ». Mais la hausse des prix des matières premières et des coûts de transport, conjuguée aux perturbations en cours dans les chaînes de valeur mondiales, suscite des inquiétudes quant à la persistance de l’inflation.
La plupart des économies émergentes d’Asie continueront à avoir besoin du soutien des autorités monétaires pour assurer une reprise durable. Toutefois, les banques centrales « doivent se montrer prêtes à agir rapidement si le redémarrage s’accélère ou si les prévisions d’inflation augmentent », indique le rapport.