Des conducteurs ont été bloqués toute la nuit par des gilets jaunes sur l’autoroute A10 en Nouvelle-Aquitaine, alors que le mouvement entre dans son cinquième jour, et qu’une manifestation massive est prévue samedi à Paris.
Les automobilistes bloqués ont reçu de l’eau et de la nourriture de la part de la protection civile tôt mercredi, après que la zone du péage de Virsac ait été fermée dans les deux sens, entraînant des bouchons de 10 km.
L’accès à l’autoroute a été bloqué à Libourne, Saint-Antoine, Saint-André-de-Cubzac, Ambès, Ambares-et-Lagrave et Saint-Loubès.
Pendant ce temps, un motocycliste de 27 ans est décédé mardi à l’hôpital, après avoir été impliqué dans une collision avec un camion la veille, près d’un barrage routier dans la Drôme. Depuis samedi, 530 personnes ont été blessées, dont 17 grièvement.
Pour les automobilistes contraints de se déplacer mercredi, un certain nombre de services de cartographie basés sur des applications, notamment Apple Maps, Waze, Google Maps, Mappy ou encore l’application officielle Bison Futé, mettent régulièrement à jour les informations relatives aux routes affectées par les protestations.
Des blocages et des protestations ont encore lieu mercredi dans une dizaine de régions.
Le nombre de manifestants a cependant diminué depuis les premiers blocus de samedi, où près de 300 000 personnes avaient érigé des barricades et pris part à d’autres formes de manifestation. Mardi, ce chiffre est tombé à 20 000.
Après avoir fait preuve d’un peu de légèreté lors des manifestations du week-end, la police a adopté une position de plus en plus musclée. Mercredi, le ministère de l’Intérieur a déclaré que les barrages routiers d’une trentaine de sites stratégiques avaient été levés depuis lundi, y compris ceux mis en place dans les dépôts de carburant.
Certains de ces blocus ont toutefois déjà repris, selon des informations communiquées mercredi.
D’autres manifestations sont prévues ce week-end avec des appels sur les réseaux sociaux à « bloquer » Paris le samedi 24 novembre, « à pied, à cheval ou en voiture ».
Le président Emmanuel Macron a appelé au « dialogue », tandis que les autorités ont interdit une manifestation sur la place de la Concorde à Paris. Mais, les gilets jaunes se sont décrits comme un mouvement « d’en bas », qui s’est développé et épanoui grâce aux réseaux sociaux. Il en résulte qu’il n’existe aucune hiérarchie reconnue avec laquelle les autorités pourraient communiquer.
Mardi, les députés ont voté en faveur du budget controversé de 2019, qui prévoit une augmentation des taxes sur le carburant de 6,5 centimes pour le diesel et 2,9 centimes pour l’essence. Le projet de loi a été adopté avec 345 voix pour, 200 voix contre et 10 abstentions.