Le Ministre thaïlandais des Affaires Étrangères s’est opposé à l’idée de faire observer les prochaines élections générales par des organisations étrangères, affirmant que le pays est en mesure de tenir un scrutin libre et transparent.
Le Ministre, Don Pramudwinai, a indiqué que les observateurs étrangers se rendent généralement dans les pays où les élections sont problématiques. « Autoriser les observateurs étrangers signifie que nous avons des problèmes, à leurs yeux ou aux nôtres. Cela signifie que nous ne pouvons pas subvenir à nos besoins. Et c’est malheureux. » Il a ajouté que les meilleurs observateurs possibles de l’élection pourraient être les électeurs thaïlandais eux-mêmes.
« Ma question est de savoir si les médias veulent que notre pays soit considéré comme problématique aux yeux de la communauté internationale. Le fait est que nous n’avons aucun problème à tenir des élections », a déclaré Don aux journalistes.
Pour des raisons de crédibilité, certains politiciens et critiques ont demandé à des observateurs étrangers de surveiller les élections générales, provisoirement prévues pour le 24 février 2019. La Commission Électorale aurait reçu des demandes de la part d’organisations étrangères pour observer le scrutin thaïlandais.
Le Ministre des Affaires Étrangères a indiqué que les pays étrangers suivaient les évolutions concernant les élections à venir par le biais de leurs représentations en Thaïlande.
« Nous n’avons pas besoin de dépendre des pays étrangers pour tout ce que nous faisons. Une intervention étrangère signifierait que nous sommes encore immatures et sous-développés. Nous pouvons le faire nous-mêmes et nous avons déjà réussi à de nombreuses reprises », a-t-il déclaré, cité par MGR Online.
Alors que les élections approchent, les activités politiques sont toujours interdites
Don a cité le référendum national sur la Constitution en 2016, qui a été bien reçu et reconnu par la communauté internationale, a-t-il ajouté. Selon lui, il ne s’agit pas d’une question d’étroitesse d’esprit. « Il serait dommage que nous devions compter sur les autres tout le temps. Nous n’avons besoin d’aide extérieure que si nous ne pouvons pas le faire avec les connaissances et les méthodes dont nous disposons. »
Pendant ce temps, le Premier Ministre Prayut Chan-o-cha a rejeté les allégations des politiciens selon lesquelles la junte cherchait à obtenir un avantage sur les partis politiques, en ne levant pas les restrictions politiques alors que la date du vote approche à grand pas. Le Général Prayut, qui dirige également le Conseil National pour la Paix et l’Ordre (NCPO), a déclaré que l’assouplissement complet des restrictions politiques en vigueur depuis le coup d’État se conformera aux lois applicables.
Selon le Premier Ministre, la loi stipule que les pourparlers entre les partis concernés au sujet de la levée des restrictions politiques ne peuvent avoir lieu qu’après la publication d’un décret fixant la date des élections, prévu pour le mois de décembre.
En réponse à un avertissement lancé par certains politiciens au sujet de possibles violences pendant le scrutin, Prayut a déclaré que le Gouvernement faisait de son mieux pour maintenir la paix et l’ordre. « Je ne sais pas qui veut créer le désordre. S’ils osent le faire, je ne pense pas que le public sera d’accord avec eux », a-t-il déclaré. Bien qu’il soit toujours interdit aux politiciens de faire campagne, le Premier Ministre est particulièrement actif sur les réseaux sociaux et s’est rendu à plusieurs reprises dans différentes provinces de Thaïlande au cours des derniers mois, pour rencontrer les résidents locaux.
Selon une source familière avec ce sujet, les déplacements de Prayut se concentreraient principalement dans les provinces où la popularité du Gouvernement est faible. Après chacune de ses visites, les agences compétentes sonderaient les résidents locaux sur leurs opinions concernant la visite du Premier Ministre.