La Thaïlande a perdu quatre places pour se retrouver désormais à la 29e position du classement mondial 2020 de la compétitivité, établi par l’Institute for Management Development (IMD). Ce recul est imputable à la dégradation des résultats économiques et au manque d’efficacité du gouvernement.
Menée par l’IMD, l’enquête a permis d’analyser 63 pays à travers le monde.
Ainsi, les performances économiques de la Thaïlande ont chuté de six places pour s’établir à la 14e position, tandis que l’efficacité du gouvernement a reculé de trois échelons pour atteindre la 23e.
Malgré cela, l’efficience des entreprises et les infrastructures du pays ont progressé, passant respectivement de la 27e à la 23e place et de la 45e à la 44e.
« Le déclin de la Thaïlande dans le classement est principalement dû à la faible croissance du PIB et de l’emploi », a déclaré Jose Caballero, économiste au sein de l’IMD, au Bangkok Post.
« Sur le plan de l’action gouvernementale, le pays a connu un tournant négatif dans la perception que les cadres ont quant à l’adaptabilité de la politique de l’État, au niveau de transparence des processus d’élaboration et de mise en œuvre des mesures, ainsi qu’à l’efficacité bureaucratique ».
M. Caballero a par exemple cité la législation sur les entreprises, en affirmant qu’il existe une appréciation de plus en plus négative de l’impact du protectionnisme gouvernemental.
Une autre tendance inquiétante est la baisse des dépenses publiques pour l’éducation, poursuit-il.
La compétitivité de l’Asie globalement en baisse
Au sein de l’ASEAN, Singapour a conservé la première place, tandis que l’Indonésie a connu la plus forte diminution, de la 32e à la 40e position.
La Malaisie a chuté de cinq échelons, passant à la 27e place, et les Philippines ont été le seul pays d’Asie du Sud-Est à enregistrer une amélioration, en progressant d’un cran pour atteindre le 45e rang.
Selon M. Caballero, afin de maintenir sa compétitivité, la Thaïlande devra veiller à ce que les facteurs de résistance de son économie soient mieux pris en compte.
« Ces facteurs comprennent, par exemple, la promotion de l’esprit d’entreprise et de l’innovation et le soutien continu aux PME, qui peuvent contribuer à augmenter les niveaux d’emploi », explique-t-il.
En ce qui concerne le secteur universitaire, la Thaïlande doit donner la priorité à une éducation de qualité afin de s’assurer durablement de la disponibilité de talents, ajoute-t-il. Un autre élément clé concerne le renforcement des programmes actuels d’apprentissage et d’instruction des employés pour mieux former la main-d’œuvre pour l’avenir.
La plupart des économies asiatiques ont connu une baisse dans le classement de l’IMD, à l’exception de Singapour, des Philippines, de Taïwan et de la Corée du Sud.
Selon l’IMD, le déclin asiatique est notamment dû aux frictions commerciales entre les États-Unis et la Chine. L’Empire du Milieu a ainsi perdu six places pour se retrouver au 20e rang.
Les cinq premières économies du classement général sont Singapour, le Danemark, la Suisse, les Pays-Bas et Hong Kong.
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