La Thaïlande risque de perdre sa place de deuxième exportateur mondial de riz cette année. Cette perspective résulte d’une diminution de sa compétitivité et d’un manque de variétés capables de répondre aux évolutions du marché.
Charoen Laothamatas, président de l’Association des exportateurs de riz thaïlandais, a déclaré que, dans un contexte de concurrence accrue, de coûts de production plus élevés que ceux des rivaux comme le Vietnam, de volatilité des devises et de sécheresse prolongée, la Thaïlande est en passe de reculer à la troisième place cette année. Le Vietnam occuperait alors la deuxième marche.
« La Thaïlande propose les mêmes variétés de riz depuis 30 ans et n’en développe pas de nouvelles pour répondre à l’évolution de la demande et des habitudes de consommation », a expliqué M. Charoen. « Cette année, l’association a fixé un objectif d’exportation de 7,5 millions de tonnes, comme le ministère du Commerce, soit une valeur de 4,2 milliards de dollars. »
Il s’agirait alors de la plus faible performance depuis 2013. Cette année-là, la Thaïlande avait livré 6,6 millions de tonnes seulement à l’étranger.
En 2019, le Royaume a expédié 7,58 millions de tonnes, pour un chiffre d’affaires de 131 milliards de bahts (3,9 milliards d’euros), en forte baisse de 32 % et 25 % respectivement.
Le principal débouché était le Bénin, qui a importé 1,07 million de tonnes de riz thaïlandais, suivi par l’Afrique du Sud (725 461 tonnes), les États-Unis (559 957 tonnes) et la Chine (471 339 tonnes).
La Chine possède des stocks importants, plus précisément 120 millions de tonnes, qu’elle doit écouler au plus vite. L’année dernière, ce pays a exporté quelque 3 millions de tonnes de riz.
Chookiat Ophaswongse, président honoraire de l’association, a déclaré que quatre facteurs principaux menaçaient les perspectives de la Thaïlande : le baht élevé, la sécheresse prolongée, les stocks de la Chine et le développement soutenu de variétés au Vietnam.
En outre, le Vietnam est capable d’exporter du riz à des prix inférieurs à ceux de la Thaïlande et d’exploiter davantage les marchés importants tels que la Chine, Hong Kong, les Philippines ou la Malaisie.
Enfin, les différents accords commerciaux et de libre-échange conclus par le Vietnam avec l’Union européenne et plusieurs pays de la région du Pacifique devraient lui permettre d’élargir encore un peu plus ses marchés d’exportation. Cela constituera en conséquence un poids supplémentaire au-dessus des épaules de la Thaïlande.