Selon une récente étude de la banque Kasikorn (Kbank), le baht devrait rester relativement solide face au dollar américain jusqu’à la fin de l’année. Les fonds étrangers continuent en effet à affluer vers les obligations thaïlandaises à long terme, malgré les récentes initiatives de la banque centrale pour limiter ces mouvements.
La décision de la Banque de Thaïlande de réduire le plafond des comptes des non-résidents de 300 millions de bahts (environ 8,7 million d’euros) par personne à 200 millions de bahts (environ 5,8 millions d’euros) a fait reculer le montant des achats d’obligations à court terme.
Le montant total est ainsi tombé à 80 milliards de bahts contre 120 avant cette annonce, soit un recul de 33 %, a indiqué Kobsidthi Silpachai, directeur des études des marchés financiers chez KBank. L’établissement prévoit cependant un mouvement haussier du baht au second semestre en raison des conjonctures économiques mondiales et locales.
En plus de cette mesure entrée en vigueur le 22 juillet, la banque centrale a également durci les obligations de déclaration pour les non-résidents en possession de titres de créance émis en Thaïlande.
Kasikorn a maintenu ses prévisions inchangées à 31 pour un dollar pour le reste de l’année en raison des incertitudes économiques mondiales.
La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, une éventuelle réduction des taux directeurs par la Réserve fédérale américaine et le sentiment de valeur refuge du baht constituent des facteurs clés qui consolident la devise thaïlandaise.
« L’accélération de la dynamique économique au second semestre suite à la formation d’un nouveau gouvernement devrait renforcer la confiance des investisseurs et soutenir la croissance. Cela devrait attirer davantage de capitaux offshore », a déclaré M. Kobsidthi.
La baht bat des records
Le baht apparaît actuellement comme la monnaie la plus performante d’Asie, avec un gain d’environ 5 % depuis le début de l’année. Cette vigueur demeurait particulièrement perceptible le mois dernier, lorsqu’un afflux de capitaux a poussé le baht à son plus haut niveau depuis six ans. Parallèlement, la banque centrale américaine laissait présager de manœuvres monétaires plus souples afin de stimuler le développement.
Selon les prévisions de KBank, la croissance économique du pays devrait s’établir à 3,4 % au second semestre et à 3,1 % sur l’année.
Pornpen Sodsrichai, directrice du département économique et politique de la Banque de Thaïlande, a déclaré que l’institution avait prévu plusieurs dispositions pour contenir le baht dans un contexte mondial incertain.
« La situation du marché doit être surveillée et les tendances du baht doivent être évaluées pour déterminer si des mesures supplémentaires deviennent nécessaires », a-t-elle affirmé.
La banque centrale privilégie les investissements directs étrangers aux entrées de capitaux, car ils facilitent la croissance économique et améliorent la productivité du pays dans le sens d’une progression durable, a expliqué Mme Pornpen.
Bangkok a en outre réduit de 60 milliards de bahts ses émissions d’obligations à trois, six et douze mois en juillet, dans le but de freiner les afflux de capitaux et les mouvements du baht, a indiqué Mme Pornpen.