Pour marquer son couronnement et permettre à des détenus de rebondir, le Roi de Thaïlande a accordé sa grâce à plusieurs dizaines de milliers de prisonniers, qui seront libérés ou verront leur peine réduite.
Parmi les condamnés sur le point d’être libérés figurent des prisonniers politiques tels que Jatupat Boonpattaraksa, mieux connu sous le nom de Pai Dao Din, incarcéré en août 2017 pour crime de lèse-majesté, et cinq ex-leaders de l’ancien parti des « chemises jaunes » (royalistes), l’Alliance populaire pour la démocratie.
Il s’agit de Chamlong Srimuang, 83 ans, Pibhop Dhongchai, 72 ans, Somkiat Pongpaibul, 68 ans, Somsak Kosaisuk, 72 ans, et Suriyasai Katasila, 45 ans.
En février dernier, la Cour suprême les avait reconnus coupables d’avoir pris d’assaut le Palais du Gouvernement et d’y avoir endommagé des biens pendant leurs manifestations politiques contre le gouvernement, il y a plus de dix ans.
L’arrêté royal, qui comporte 20 articles et énonce les critères et les conditions d’octroi de cette grâce royale ou réduction de peine, est entré en vigueur samedi 4 mai, un jour après sa publication dans la Gazette Royale.
Selon les termes du décret, les grâces royales sont accordées dans le cadre du couronnement de S.M. le Roi, afin d’aider les détenus à se réinsérer dans la société en devenant de bons citoyens.
Les condamnés ayant accompli des travaux d’intérêt général, ceux déjà en liberté surveillée, ceux ayant encore un an ou moins à purger et les personnes souffrant de handicaps et de maladies graves, telles que le cancer en phase terminale ou le sida, seront libérés.
Pour la première fois, ces pardons s’appliquent également aux femmes ayant déjà purgé au moins la moitié de leur peine, à celles âgées de 60 ans et plus dont la durée de détention restante ne dépasse pas trois ans et aux détenues de 70 ans et plus.
Parmi les autres bénéficiaires figurent les nouveaux détenus âgés de moins de 20 ans ayant purgé au moins la moitié de leur peine et ceux considérés comme exemplaires dont il reste moins de deux ans à purger.
Les personnes récidivistes, dont le comportement a été jugé inacceptable et celles condamnées à la peine de mort ou à la réclusion à perpétuité ne sont pas concernées.
Selon les termes du décret, deux détenus célèbres – l’ancien ministre du Commerce Boonsong Teyapirom et l’ancien chef du Département des enquêtes spéciales Tarit Pengdith – ne devraient pas pouvoir être libérés.
Les condamnés pour trafic de stupéfiants, trafic d’êtres humains ou corruption recevront une remise de peine moins importante.
Le Décret Royal sera promulgué dans les 143 prisons du pays et le processus devrait être achevé dans les 4 prochains mois, rapporte Post Today.