Près de 5 000 employés de Thai Airways — environ un quart de ses effectifs — ont décidé de souscrire au programme de retraite anticipée de la société, dans un contexte d’inquiétude croissante quant à la capacité de la compagnie aérienne nationale thaïlandaise à réduire ses coûts d’exploitation pour faire face à la baisse des recettes.
Ce programme a été bien accueilli par les employés, dont près de 5 000 ont sollicité une adhésion, a déclaré jeudi 29 octobre, le président par intérim de la compagnie aérienne, Chansin Treenuchagron. Les candidatures pour ce plan ont été clôturées le 28 octobre. Ceux dont la demande a été approuvée recevront des chèques de départ équivalents à un montant de 2 à 14,33 mois de salaire, selon leur poste, en plus d’autres indemnités.
Le programme de chômage partiel de la compagnie aérienne, quant à lui, sera prolongé jusqu’au 30 avril 2021. Toute ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts déployés par le transporteur national pour tenter de redresser son bilan.
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Début octobre, la Thai annonçait que même si 80 % de ses 19 000 employés avaient accepté de réduire leurs salaires ou de prendre des congés sans solde, la société, déjà en proie à des difficultés financières de longue date, ne disposait que d’une trésorerie suffisante pour tenir jusqu’en décembre. Fin juin, les dettes de la compagnie s’élevaient à 332,2 milliards de bahts (9,2 milliards d’euros). Le 14 septembre, le tribunal des faillites a approuvé la réhabilitation de son passif.
M. Chansin affirme que le programme de retraite anticipée permet à l’entreprise d’atteindre son objectif de réduction des effectifs. Il a salué les participants, en déclarant qu’ils contribueraient à garantir le maintien de l’activité. Désormais, ajoute-t-il, la finalité consiste à mettre au point un plan de remboursement, car Thai Airways ne dispose pas de suffisamment de réserves de trésorerie et elle ne peut pas contracter de prêts.
Le transport aérien international gravement affecté
Parallèlement, une analyse de l’Association internationale du transport aérien (IATA) révèle que le secteur ne sera pas en mesure de réduire suffisamment ses coûts pour éviter les faillites et les licenciements massifs l’année prochaine. L’IATA a réitéré son appel aux gouvernements pour déployer des mesures d’aide, destinées à permettre aux compagnies en difficulté financière de survivre et d’éviter ces licenciements.
Dans son rapport, l’IATA indique que des tests Covid-19 avant le décollage se révéleraient suffisants pour remplacer la quarantaine obligatoire, tout en incitant les gouvernements à rouvrir davantage de vols internationaux. L’année prochaine, les recettes totales du secteur devraient diminuer de 46 % par rapport à l’année dernière, qui s’élevaient à 838 milliards de dollars. Pour cette année, elle prévoit des chiffres de trafic en baisse de 66 % si l’on compare à 2019, et que la demande pour le mois de décembre se contractera de 68 %.
Le redémarrage de l’industrie a été retardé par de nouveaux foyers de coronavirus Covid-19, qui ont contraint les gouvernements à travers le monde à réimposer des restrictions de voyage, et notamment à fermer les frontières. Bien que les compagnies aériennes aient pris des mesures drastiques pour réduire leurs frais, seule la moitié de ceux-ci sont fixes ou semi-fixes, du moins à court terme. Il en résulte que les coûts n’ont pas diminué aussi vite que les recettes.
L’IATA affirme en outre près de 60 % de la flotte mondiale d’avions est constituée d’appareils en location. Et même si les compagnies aériennes ont bénéficié de quelques allégements de la part des bailleurs, les coûts de leasing ont reculé d’à peine 10 % sur un an.
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