La morosité actuelle qui règne dans le secteur du tourisme en Thaïlande, conséquence directe de la pandémie de coronavirus Covid-19, pourrait peser sur l’économie du pays pendant au moins deux années encore.
Nalin Chutchotitham, analyste pour la banque américaine Citi, s’attend à ce que l’activité ne retrouve son niveau de 2019 que vers le milieu de l’année 2022. En outre, le virus accentue d’autres problèmes, d’ordre structurel, liés par exemple au vieillissement de la population.
« Il faudra voir comment la Thaïlande va redéfinir et mettre en œuvre son schéma de développement à moyen terme », ajoute-t-elle, appelant à de nouvelles stratégies politiques sur des questions telles que le commerce mondial, l’économie numérique et la création d’industries à plus forte valeur ajoutée comme le tourisme médical.
La lente reprise des arrivées de voyageurs internationaux — dont les dépenses représentent entre 12 % et 20 % du produit intérieur brut (PIB) — constitue le principal fardeau qui pèse sur l’économie. En effet, « on ne sait toujours pas quand la Thaïlande accueillera à nouveau les touristes », déclare Mme Nalin.
Même si le gouvernement thaïlandais prévoit de stimuler les voyages domestiques grâce à des mesures telles que des vouchers et des jours fériés supplémentaires, les estimations indiquent que les revenus générés se révéleront « nettement inférieurs aux pertes des visiteurs internationaux ».
Parallèlement, certains des dommages causés sur le marché du travail pourraient bien s’avérer permanents en raison des changements structurels, ce qui pose un risque supplémentaire pour la reprise économique. Pour le seul secteur du tourisme, les prévisionnistes tablent sur la suppression de quelque 700 000 postes.
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