Le secteur vietnamien de l’énergie — en particulier les centrales au gaz — pourrait offrir des perspectives positives à long terme aux investisseurs. En dépit de tarifs encore modestes, la demande en électricité devrait augmenter de manière significative.
C’est ce qu’affirme une étude des analystes de Maybank Kim Eng, la plus grande banque d’investissement et de courtage de titres de Malaisie. Ils considèrent en effet que l’augmentation des investissements dans le secteur manufacturier et la croissance des villes contribueront à dynamiser les perspectives de ce secteur.
Malgré le risque d’une pénurie de combustibles, causée par la baisse des rendements de la production intérieure et par un manque d’installations — telles que des terminaux de regazéification — qui pourrait contribuer à une hausse des importations, le gaz naturel reste la source d’énergie la plus porteuse.
Les analystes Le Nguyen Nhat Chuyen et Tyler Manh Dung Nguyen ont noté que l’énergie hydroélectrique « est pour ainsi dire exploitée à son maximum au Vietnam ». De plus, ces centrales hydroélectriques demeurent sujettes à des conditions météorologiques imprévisibles. De leur côté, les centrales au charbon dépendent toujours plus des importations de combustibles et pourraient voir leur taxation grimper en raison de leur impact environnemental négatif.
C’est dans ce contexte que les analystes ont qualifié les exploitants de centrales au gaz PetroVietnam Power et Nhon Trach 2 d’acteurs intéressants, compte tenu de leur positionnement et de leur efficacité sur le marché.
Une hausse des tarifs en vue
Les tarifs de l’électricité au Vietnam demeurent nettement inférieurs à ceux des autres marchés, à 0,081 dollar le kilowattheure, contre une moyenne régionale de 0,125 et mondiale de 0,14. Le rapport note toutefois que les autorités travaillent à l’élaboration d’un mécanisme tarifaire basé sur le marché afin d’augmenter ces taux. Pour les investisseurs, la hausse graduelle des tarifs pourrait, à long terme, présenter des effets positifs.
« D’ici 2021, nous pourrions assister à une amélioration significative des bénéfices des centrales lorsque les prix de vente de l’électricité sur le marché seront beaucoup plus élevés », indique le rapport. Le compte rendu met en outre en garde contre le risque de pénuries d’électricité importantes dès 2020, en raison de retards dans la réalisation de certains projets et de la faiblesse du réseau.
Les analystes ont appelé à une meilleure orientation stratégique pour le secteur de l’énergie. Cela comprend une approche méthodique et sur le long terme de la planification énergétique, une organisation appropriée des capacités à l’échelle nationale et un encadrement adéquat des appels d’offres pour les investisseurs potentiels.
Mais en attendant, le rapport déplore que « la gestion des ressources énergétiques soit inefficace et qu’il y ait un grave manque d’infrastructures ». Et ajoute que « l’allocation des capacités s’avère également déficiente, dans la mesure où il y a suffisamment d’électricité dans le nord, mais qu’une pénurie flagrante touche le sud du Vietnam ».
Les analystes ont réitéré l’appel de la Banque Mondiale pour que le pays augmente sa production de 6 000 à 7 000 mégawatts par an jusqu’en 2030. Une telle opération nécessiterait un investissement de 148 milliards de dollars.