Les importations de vin, de fromage ou de porc en provenance d’Europe connaissent une envolée suite au nouvel accord de libre-échange entre le Japon et l’Union européenne, entré en vigueur le 1er février dernier.
Depuis la mise en place de cet accord, les effets des diminutions et des suppressions de droits de douane se sont rapidement fait sentir.
Un nombre croissant de cavistes et de supermarchés ont réduit leurs prix sur les produits concernés. Bien que ce pacte commercial soit bénéfique pour les consommateurs, il représente un obstacle pour les entreprises japonaises, dans la mesure où celles-ci perdent du terrain au profit des importations en provenance de l’UE.
Selon les statistiques du ministère des Finances, les importations de vin en provenance de l’Union européenne ont atteint près de 140 000 hectolitres en février, en hausse d’environ 40 % sur un an. Les importations en provenance des principaux pays producteurs comme la France, l’Italie et l’Espagne ont augmenté.
Les importations de fromage en provenance de l’UE, principalement des Pays-Bas et de la France, ont également augmenté, de l’ordre de 30 %. Les importations de viande de porc, notamment depuis l’Espagne, ont quant à elles augmenté de 50 %.
Dans le cadre de cet accord entre le Japon et le bloc européen, les droits de douane perçus sur plus de 90 % des marchandises ont été supprimés ou réduits. Pour les vins en bouteille, le barème de 15 %, ou 125 yens (environ 1,00 euro) par litre, a été immédiatement annulé.
Le taux de 29,8 % sur le fromage a été abaissé à 27,9 %. Celui sur le porc de première qualité, qui était de 4,3 %, a été ramené à 2,2 %. En conséquence, les produits de l’UE, qui bénéficient d’une forte notoriété, peuvent entrer plus facilement au Japon.
Mettre en avant les produit locaux pour contrer les importations de l’UE
Parallèlement, un nombre croissant d’entreprises réduisent les prix de leurs produits. La société de négoce de vin Enoteca a diminué ses tarifs pour 61 vins de l’UE, dans une proportion allant de 3 à 18 %.
« De nombreux clients visitent nos magasins parce qu’ils ont été informés de ces réductions douanières et qu’ils sont très intéressés par ce sujet », a déclaré un responsable des relations publiques de l’entreprise. « Nous constatons que certains consommateurs testent de nouveaux vins grâce à cela. »
La chaîne de supermarchés haut de gamme Seijo Ishii a également baissé les prix des vins, du jambon cru et d’autres produits de l’Union européenne, avec une hausse des ventes à la clé.
En revanche, les importations de vins chiliens, qui bénéficiaient d’une certaine popularité grâce à des prix plus abordables, ont diminué d’environ 30 % en février.
Étant donné que les importations globales de vin ont augmenté de 5 %, la compétitivité accrue des prix européens pourrait entraîner un changement dans la dynamique du marché.
Les producteurs nationaux, confrontés à une concurrence féroce de la part des produits étrangers, intensifient leurs efforts pour y faire face.
Sur l’île d’Hokkaido, principal centre de production laitière du pays, les producteurs éprouvent un sentiment d’urgence. En mars, la Fédération des coopératives agricoles Hokuren, basée à Sapporo, a ouvert une boutique à Tokyo, consacrée à la vente de fromage et d’autres produits originaires d’Hokkaido.
« Afin de concurrencer les produits européens, nous voulons avant tout vanter les charmes des produits nationaux auprès des consommateurs », a déclaré un responsable de la fédération.