Une jeune femme candidate aux élections dans la province de Maha Sarakham (nord-est de la Thaïlande), et relativement inconnue jusqu’ici, s’est soudainement retrouvée au centre de l’attention des réseaux sociaux – mais probablement pas pour le motif espéré – après la découverte de ses photos « sexy ».
Un porte-parole du parti politique Thai Local Power a invité le grand public à ne pas se laisser distraire par les photos de Ploypilin Rattanasatian, qui sont désormais devenues virales, où elle pose partiellement dévêtue et qui, a-t-il ajouté, ont été prises quand elle travaillait comme mannequin.
« Chacun peut se porter volontaire pour travailler en faveur de son pays. Ploypilin était une ‘pretty’, ce qui n’est pas illégal », a déclaré le porte-parole Chuenchob Kong-udom aux journalistes, utilisant le terme thaï « pretty » qui désigne les jeunes femmes au physique avantageux employées comme mannequins publicitaires. « Ses photos sont un problème personnel, et on ne peut pas l’empêcher de le faire, tant que c’est en dehors de son temps de travail. »
Chuenchob a déclaré que la candidature de Ploypilin avait récemment été approuvée par la Commission électorale, de sorte que le parti n’avait aucune raison de lui retirer son soutien.
« J’aimerais demander à [tout le monde] de lui accorder la possibilité de travailler pour son pays », a-t-il dit. « Ne la jugez pas sur son physique. »
Les photos ont été publiées sur plusieurs pages Facebook en 2018. Certains internautes les ont remis au goût du jour récemment, souvent accompagnées de commentaires vulgaires.
« Est-ce qu’il s’agit d’une élection ou d’un salon de l’automobile ? » a écrit Vattikorn Sophonrat, se référant aux expositions annuelles qui sont bien souvent associées à une pléthore de jeunes femmes légèrement vêtues.
Les « belles filles » et la politique en Thaïlande
Les médias thaïlandais – où la couverture de façon sensationnelle de tout ce qui a trait à la sexualité est un phénomène courant – ont eux aussi couvert cette actualité avec un enthousiasme partagé. « Waouh, ça c’est une paire de pastèques ! » peut-on lire en gros titre sur le site de Naewna.
Dans une interview accordée au site Sanook, Ploypilin a déclaré qu’elle ne s’était jamais présentée aux élections, mais qu’elle avait décidé de le faire cette année car elle approuvait les politiques du parti Thai Local Power. Les affiches de campagne de Ploypilin promettent une éducation gratuite, des mesures répressives contre la drogue et la promotion des produits locaux.
« Aux yeux des ‘puu yai’ (ผู้ใหญ่ – adultes, personnes plus âgées), je suis peut-être une enfant, mais croyez-moi, beaucoup d’enfants de nos jours ont des idées et de l’énergie pour faire quelque chose de bien pour la société », a déclaré Ploypilin.
Le Thai Local Power est dirigé par le magnat Chatchawal Kong-udom. Chatchawal est surtout connu pour son statut de « parrain » dans le quartier de Tao Poon à Bangkok. Le parti a été lancé à l’occasion d’une fête animée par des membres de la communauté LGBT sur Silom Road et il compte une drag queen parmi ses principaux leaders.
Le thème des « belles filles en politique » a été abordé à plusieurs reprises ces dernières semaines sur la Toile.
L’ancienne actrice Suchada Idea Thaensap a connu le même sort après avoir rejoint le Parti démocrate. Le dirigeant du parti Future Forward, Thanathorn Juangroongruangkit, est quant à lui un homme mais est également devenu populaire auprès des jeunes internautes grâce à son physique.
Même les enfants de politiciens ne sont pas épargnés. Yossuda Jinnie Leelapanyalert, fille de Sudarat Keyuraphan, la candidate au poste de Premier ministre du Pheu Thai, a suscité un engouement majoritairement masculin pour ses apparitions aux côtés de sa mère pendant la campagne.