Après plusieurs années de déclin, la Thaïlande a enregistré en 2020 un taux de fécondité (TF) historiquement bas. Préoccupé par cette situation, le ministère de la Santé publique a suggéré des actions destinées à promouvoir les rencontres entre célibataires et à favoriser la natalité chez les couples mariés sans enfant.
Le TF représente le nombre moyen d’enfants nés d’une femme au cours de sa vie.
L’année dernière, pour la première fois, le nombre de naissances en Thaïlande est passé sous la barre des 600 000 et le TF est descendu à 1,51, soit un niveau « extrêmement bas », explique le Dr Kamthorn Pruksananonda, président d’un sous-comité sur la médecine reproductive au Collège royal thaïlandais des obstétriciens et gynécologues.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Banque mondiale estiment que si le TF d’un pays passe au-dessous de 2,1, la proportion de personnes âgées connaîtra une hausse marquée et les problématiques liées aux migrations de populations se multiplieront.
Ces deux faits sont désormais manifestes en Thaïlande, selon M. Kamthorn.
« Lorsque le TF du Japon a atteint 1,6, les dirigeants de l’époque ont affirmé qu’une catastrophe était en cours si le pays ne faisait rien pour y remédier. »
« Le TF de la Thaïlande s’élevait auparavant à 5,1 et il a reculé jusqu’à 1,5. Pire encore, le pays n’a rien fait et, sans aucune intervention, le taux devrait continuer à baisser pour atteindre 1,3 en moins d’une décennie. »
Outre cette situation alarmante, les problèmes de santé des bébés nés de mères plus âgées que d’habitude, comme la trisomie 21, sont en augmentation, observe le professeur Kamthorn.
Au Japon et en Europe, par exemple, l’âge moyen des femmes qui sollicitent une aide médicale pour des problèmes d’infertilité est de 32 ans. Quant à la Thaïlande, l’âge moyen de celles qui consultent pour la première fois s’élève à 38 ans.
À cet âge, il est déjà relativement tard pour commencer à concevoir et le risque qu’un bébé naisse avec des troubles est important, déclare M. Kamthorn.
Le ministre adjoint de la Santé publique, Sathit Pitutecha, affirme pour sa part que le gouvernement encourage désormais la promotion du planning familial, l’objectif étant d’augmenter de façon volontaire le taux de natalité du pays.
« Les familles prêtes à avoir un bébé recevront toute l’aide dont elles ont besoin pour assurer la bonne santé du bébé de la naissance jusqu’à l’âge adulte », affirme-t-il.
Son ministère a d’ores et déjà lancé deux activités destinées à promouvoir les rencontres entre célibataires et la fertilité chez les couples mariés qui souhaitent concevoir, ajoute-t-il.
De plus amples informations sur ces programmes en faveur de la natalité sont disponibles sur wiwahproject.com. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 31 mars 2021.