Le cabinet britannique Comparitech, spécialisé dans les études relatives aux technologies, a attribué à la Thaïlande une note de 6 sur 10 en matière de censure sur Internet. Ce score est comparable à celui de plusieurs autres pays de la région et témoigne du contrôle important exercé par les autorités en ligne.
Parmi les 150 nations analysées, 17 ont reçu une note de 6, dont le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie ou encore le Vietnam.
Plus le niveau est élevé, plus la censure se révèle prédominante. Un score de 10 constitue donc le degré de censure le plus sévère.
Singapour a récolté un 5, tandis que le Myanmar (Birmanie) et les Philippines se sont vus attribuer un 4.
En réaction au résultat de la Thaïlande, Paul Bischoff, porte-parole de Comparitech, a déclaré au Bangkok Post que la Thaïlande interdisait la consultation de certains sites de téléchargement de torrents, limitait l’accès à la pornographie et censurait certains organes d’information et médias sociaux.
« Les lois sur la cybercriminalité, sur la criminalité informatique et de lèse-majesté contribuent toutes à la censure du Web en Thaïlande », a déclaré M. Bischoff.
La note décernée est basée sur cinq critères qui valent chacun deux points. Par exemple, un point est attribué si les contenus — torrents, pornographie, presse, médias sociaux, réseaux privés virtuels (VPN) — sont restreints, mais disponibles, et deux points s’il sont totalement interdits.
« La censure entrave la liberté d’expression et l’accès du public à l’information », a déclaré M. Bischoff. « Elle réduit au silence les voix qui s’opposent aux autorités. Cela peut conduire à l’oppression ou à la persécution des critiques du gouvernement, des dissidents et des militants. Elle confère au pouvoir des compétences excessives pour faire taire les adversaires. »
La Corée du Nord est le pays qui censure le plus le Net
Le plus mauvais score, soit 10, a été attribué à la Corée du Nord.
Selon le rapport de la société, en Corée du Nord, les internautes demeurent dans l’impossibilité totale d’utiliser les médias sociaux, de regarder des contenus pornographiques, de télécharger des torrents ou d’avoir recours à des VPN.
« Toutes les informations politiques qui paraissent dans le pays sont réalisées par l’Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA), la seule source autorisée à en publier », précise le rapport.
La Chine a reçu une note de 9. Dans ce pays, la pornographie, les VPN et les médias sociaux occidentaux sont bloqués, alors que les contenus politiques sont fortement restreints.
Les journalistes y sont souvent passibles de lourdes peines de prison s’ils publient des éléments qui vont à l’encontre du gouvernement. La population peut quant à elle courir le risque d’être incarcérée pour avoir partagé ou commenté des articles de presse.
La Russie, le Turkménistan et l’Iran ont obtenu une note de 8.
« Ces pays censurent fortement les médias politiques, mais appliquent des lois différentes dans les autres domaines », explique Comparitech.
Un score de 7 a été attribué à la Biélorussie, la Turquie, Oman, le Pakistan, les Émirats arabes unis et l’Érythrée, qui, selon le cabinet d’études, montrent tous des approches similaires vis-à-vis du contrôle d’Internet.
Dans tous ces États, la pornographie est interdite ou bloquée et les médias politiques sont fortement censurés.
Enfin, un total de 39 pays se sont vu attribuer une note de 1, soit la meilleure, dont la Suisse, le Canada, le Ghana, le Libéria, le Pérou et la Nouvelle-Zélande.