Le constructeur japonais Honda prévoit une baisse sur le marché thaïlandais des deux-roues cette année, principalement due à la diminution du pouvoir d’achat chez les agriculteurs.
Les ventes de motos et scooters neufs en 2019 devraient chuter de 3,9 % en glissement annuel pour s’établir à 1,72 million d’unités, a déclaré Suchart Arunsaengroj, vice-président d’A.P. Honda, la filiale commerciale thaïlandaise de la société. Ces prévisions sont restées inchangées par rapport à celles de janvier dernier, a-t-il ajouté, cité par MGR Online.
La forte appréciation du baht par rapport au dollar s’est traduite par des perturbations sur le plan des exportations et par une baisse des cours des produits agricoles. Cette situation a entraîné une diminution du pouvoir d’achat des agriculteurs, les principaux acheteurs de deux-roues, a-t-il expliqué.
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Honda occupe près de 80 % du marché des deux-roues en Asie du Sud-Est. Sa filiale thaïlandaise est la troisième plus importante, devancée uniquement par l’Indonésie et le Vietnam. En 2018, les ventes ont toutefois reculé de 1,4 % pour s’élever à 1,4 million de véhicules, une situation inédite depuis trois ans.
Le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine plane sur l’économie thaïlandaise, auquel s’ajoutent la chute des prix des marchandises et un secteur touristique qui pourrait accuser le coup, avait déclaré en janvier Yoichi Mizutani, président de la filiale.
Malgré ces défis, conjugués à l’incertitude politique entourant les élections du 24 mars prochain, A.P. Honda a enregistré une hausse de 0,7 % de ses ventes sur un an en janvier et février dans le segment familial, à 154 000 unités.
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La société a toutefois enregistré une chute de 22,5 % dans la catégorie des modèles « Sport » avec 31 000 unités vendues au cours de la même période, a confié M. Suchart.
Certains analystes du secteur bancaire estiment que ces obstacles économiques persisteront tout au long de l’année 2019.
Selon le dernier rapport du Bureau de l’économie agricole, ni les cours des produits ni les revenus des agriculteurs ne manifestent d’amélioration nette, les prix de certaines productions majeures, comme l’huile de palme, ayant même baissé.