Le Premier Ministre Prayut Chan-o-cha a déclaré mardi que l’interdiction des activités politiques en Thaïlande pourrait être levée d’ici décembre, en prévision des élections générales qui auront lieu l’année prochaine.
Le Gouvernement avait imposé une interdiction stricte de toute activité politique depuis le coup d’État militaire de 2014, invoquant les impératifs de paix et d’ordre après des mois de manifestations dans les rues de Bangkok, contre le Gouvernement civil de l’ex-Premier Ministre, Yingluck Shinawatra.
Les opposants au régime affirment que cette interdiction, appuyée par des poursuites judiciaires contre ceux qui la violent, a étouffé la dissidence.
Le mois dernier, le Gouvernement a assoupli certaines restrictions, permettant aux partis politiques de se réorganiser à nouveau avant les élections générales prévues d’ici mai 2019, tout en maintenant l’interdiction de rassemblement public de plus de cinq personnes et la tenue de campagnes politiques.
« En ce qui concerne la levée de l’interdiction des activités politiques, nous l’envisagerons fin novembre ou début décembre, selon les circonstances », a déclaré le Général Prayut après un Conseil des Ministres tenu à Chiang Rai, dans le nord de la Thaïlande.
La junte avait affirmé que l’interdiction de toute activité politique était nécessaire pour préserver la stabilité du pays, après plus d’une décennie de rivalités parfois violentes entre partisans et opposants des premiers ministres déchus, Thaksin Shinawatra et sa sœur Yingluck.
La levée de l’interdiction déjà reportée à plusieurs reprises
Tout comme les élections elles-mêmes, la levée de l’interdiction des activités politiques a été reportée à plusieurs reprises. Le 9 octobre de l’année dernière, le Président du Comité de Rédaction de la Constitution, Meechai Ruchupan, avait déclaré que l’interdiction pourrait être levée « dans quelques jours ». Le 29 mars dernier, le Vice-Premier Ministre Prawit Wongsuwon annonçait que les restrictions prendraient fin en juin.
Le Vice-Premier Ministre Wissanu Krea-ngam a déclaré mardi que si l’élection devait avoir lieu le 24 février 2019 comme prévu, tout politicien désireux de changer de parti ou tout candidat intéressé devra adhérer à un parti avant le 26 novembre, ou il sera impossible pour lui de participer à l’élection générale.
« La loi exige que les candidats aux élections législatives soient membres de leur parti au moins 90 jours avant une élection. Être membre en vertu des nouvelles lois signifie qu’ils ont payé des frais d’adhésion. Il ne suffit pas de dire qu’ils ont déjà présenté une demande », a-t-il déclaré.
Les partis politiques se préparent pour les élections générales de l’année prochaine. Celles-ci se tiendront en vertu d’une constitution rédigée par les militaires qui, selon les critiques, prolongera leur influence sur la politique civile.
Le mois dernier, le Général Prayut s’est dit intéressé par un rôle politique après les élections générales, alimentant la spéculation sur son intention de rester Premier Ministre. Quatre de ses ministres ont lancé un parti politique, susceptible de le soutenir.
Dimanche, l’ancien parti de Thaksin, le Pheu Thai, s’est quant à lui doté de nouveaux dirigeants pour participer au scrutin.
La date des élections n’a pas encore été officiellement fixée, mais certains hauts fonctionnaires du Gouvernement ont déclaré qu’elles se tiendraient probablement le 24 février 2019.
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