L’économie de Singapour, ébranlée par le coronavirus Covid-19, a reculé de près de 43 % au second trimestre, selon les données officielles publiées mardi. Ces chiffres reflètent la gravité de la première récession que connaît le pays depuis plus d’une décennie.
Les mesures strictes prises par la cité-État pour contenir la pandémie ont fait payer un lourd tribut à l’économie, laquelle repose essentiellement sur le commerce mondial et le tourisme.
Le produit intérieur brut (PIB) a chuté de 42,9 % entre avril et juin par rapport au trimestre précédent, soit une baisse plus marquée que l’estimation anticipée du gouvernement qui tablait sur une régression de 41,2 %.
En glissement annuel, l’économie s’est contractée de 13,2 % sur la période avril-juin, soit plus que les prévisions initiales de 12,6 %.
Il s’agit du deuxième trimestre consécutif de recul. La ville-État est donc entrée en récession pour la première fois depuis 2009, année où la crise financière mondiale lui avait infligé un coup dur.
Singapour, dépendante du secteur commercial, fait partie des premiers pays à publier des données économiques pour cette période au cours de laquelle de nombreux États ont été soumis à une phase de confinement. Il s’agit d’un signal très inquiétant quant à la situation mondiale.
Une reprise économique délicate pour Singapour
Ce bilan plus négatif que prévu tire également la sonnette d’alarme pour ses voisins asiatiques qui dépendent du commerce international. Ainsi, Singapour est généralement la première à être touchée avant que les répercussions ne s’étendent à toute la région.
Pour l’ensemble de l’année, le gouvernement affirme désormais tabler sur une contraction du PIB comprise entre 5 et 7 %, mais ajoute que la voie de la relance reste semée d’embûches.
« De nombreux marchés clés de Singapour ont connu des perturbations économiques plus graves que prévu au cours du deuxième trimestre », indique le ministère du Commerce dans un communiqué.
Ces marchés « devraient également enregistrer un rythme de reprise plus progressive au cours de la deuxième moitié de 2020 en raison de la menace d’épidémies localisées et du besoin continu de mesures de restriction pour contenir ces épidémies lorsqu’elles surviennent. »
Le Premier ministre Lee Hsien Loong, dans son message adressé dimanche à l’occasion de la Fête nationale, a averti que « la crise est loin d’être terminée ». En effet, de nombreux pays ont connu une résurgence des cas après avoir initialement réussi à maîtriser la situation.
Singapour avait au départ contenu le virus grâce à une politique stricte de dépistage et de traçage des contacts. Mais par la suite, une multitude de foyers sont apparus dans les dortoirs bondés qui hébergent les travailleurs migrants.
À ce jour, plus de 55 000 infections et 27 décès ont été signalés.