Le Premier ministre thaïlandais, Prayut Chan-o-cha, a déclaré lundi (22 février 2021) qu’il était disposé à devenir le premier Thaïlandais à être inoculé contre le coronavirus Covid-19, avec l’espoir de renforcer la confiance de la population dans le vaccin chinois.
« Je le ferai si je le peux… et je suis prêt pour l’injection », a-t-il affirmé.
Le souhait du Premier ministre pourrait toutefois ne pas être satisfait, puisque les experts de la santé ont annoncé que la priorité serait accordée en fonction de l’âge.
Le Dr Sopon Iamsirithaworn, directeur général adjoint du Département du contrôle des maladies, explique ainsi que le vaccin de Sinovac n’est recommandé qu’aux personnes de 18 à 59 ans. Cela en raison de données insuffisantes pour soutenir son efficacité chez les plus jeunes ou les plus âgés.
Il ajoute que la formule de Sinovac n’est pas conseillée pour les femmes enceintes ou pour ceux qui ont présenté des effets secondaires indésirables d’autres vaccins par le passé.
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Le général Prayut devrait être présent mercredi pour la première livraison de 200 000 doses à l’aéroport de Bangkok-Suvarnabhumi, par un vol de Thai Airways en provenance de Pékin.
L’atterrissage de celui-ci est prévu à 10 h 05, heure locale.
Le Premier ministre précise qu’à mesure que d’autres approvisionnements arriveront, l’Institut national des vaccins décidera des personnes autorisées à participer à chaque campagne d’inoculation.
Théoriquement, 800 000 doses supplémentaires de Sinovac seront reçues en mars et 1 million de plus en avril. Le gouvernement a en outre acheté 26 millions de doses à AstraZeneca, une société pharmaceutique britannico-suédoise.
Lorsque les vaccins arriveront, les agents des douanes, les fonctionnaires de l’Administration des aliments et des médicaments (FDA) et ceux de l’Organisation gouvernementale des produits pharmaceutiques (GPO) travailleront ensemble pour conditionner le lot dans un entrepôt à température contrôlée.
Des représentants du gouvernement, des experts de la santé et des membres de l’ambassade de Chine participeront aussi à cet événement.
Le processus devrait prendre environ 30 minutes avant que le chargement ne soit transporté vers un site de DKSH, l’une des principales sociétés de distribution et de logistique de produits médicaux de Thaïlande.
La GPO a signé un accord avec DKSH pour le stockage, le reconditionnement et la remise du vaccin Sinovac.
Le Dr Paisarn Dunkum, secrétaire général de la GPO, affirme que tous les documents nécessaires pour commencer la campagne seraient approuvés à temps pour que les premiers vaccins soient administrés, soit à la fin de ce mois ou début mars.
Pour sa part, le ministre de la Santé publique, Anutin Charnvirakul, est cependant resté très discret sur le moment précis de la première injection.
« Je pense que nous ne devrions pas donner une date et une heure exactes, car un retard, même de deux minutes, provoquera des critiques. Que se passe-t-il si un moteur d’avion ne démarre pas ? Si le vaccin n’arrive pas, ce n’est pas la faute du gouvernement », estime-t-il.
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Les autorités et le Premier ministre Prayut ont été mis à mal en raison de leur manque de réactivité par rapport aux voisins d’Asie du Sud-Est (Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie et Singapour), qui ont déjà reçu des vaccins.
L’opposition a également attaqué le gouvernement sur les dommages économiques causés par ce retard. Les premières inoculations étaient en effet initialement attendues pour le 14 février.
La province de Samut Sakhon, la plus touchée par la nouvelle vague, a conseillé aux personnes qui souhaitent se faire vacciner de contacter les administrations locales ou les bureaux de santé. Toutefois, seuls les ressortissants thaïlandais âgés de 18 à 59 ans sont actuellement pris en considération.
Dans le cadre du programme dévoilé par le ministère de la Santé publique le 11 février dernier, les autorités répartiront les deux premiers millions de doses dans les dix provinces les plus affectées.
Il s’agit de Samut Sakhon, Bangkok, Nonthaburi, Pathum Thani, Samut Prakan, Rayong, Chon Buri (Pattaya), Chanthaburi, Trat et Tak. Parmi les premiers bénéficiaires figurent le personnel de santé et les personnes qui souffrent de maladies chroniques.
Le directeur de l’Institut national des vaccins, Nakorn Premsri, avait par ailleurs déclaré plus tôt que la Thaïlande était en pourparlers pour obtenir des doses supplémentaires dans le cadre du programme Covax.
Ce dernier constitue un mécanisme mondial de mise en commun des achats de vaccins afin de garantir une distribution équitable.
Yong Poovorawan, chef du Centre d’excellence en virologie clinique de l’Université Chulalongkorn, a récemment exhorté le gouvernement à envisager de faire appel à divers fournisseurs pour élargir les options.
À ce jour, plus de 200 millions de doses de vaccins ont été administrées dans le monde et les effets secondaires se révèlent comparables à ceux antigrippaux traditionnels, explique M. Yong.