Après les manifestations des « gilets jaunes » et des « gyros bleus » en France, un nouveau mouvement composé d’enseignants et de personnel du monde de l’éducation, baptisé « stylos rouges », se propage désormais sur internet.
Le groupe, qui se définit lui-même comme celui des « profs en colère » et se dit en phase avec le mouvement des gilets jaunes, a été créé le 12 décembre.
Il compte déjà près de 42 000 membres sur son principal groupe Facebook. Ce réseau social constitue un élément majeur pour les nombreux mouvements de protestation qui sont apparus en France ces derniers mois.
La page privée se décrit comme étant « un groupe de profs en colère, membres de l’Éducation Nationale ». On y retrouve des enseignants des écoles primaires, des collèges et des lycées de tout le pays.
L’objectif principal du mouvement est de « revaloriser leur métier tant mis à mal », appelant l’État à prendre soin de ses enseignants.
Il demande également une augmentation des salaires et la fin du gel actuel des points d’indice dans le secteur public.
Les stylos rouges réclament aussi le recrutement d’un plus grand nombre d’enseignants, pour permettre des classes plus petites, ainsi que la suppression ou la réévaluation de la réforme du Bac et de Parcoursup, la nouvelle procédure pour les admissions en université suscitant la polémique.
Sur la page, on peut lire : « il est temps que l’Etat prenne soin de ses enseignants aussi ! Alors si vous pensez qu’il est pour nous aussi grand temps de nous faire entendre, que les mouvements proposés par les syndicats ne suffisent plus, que nous aussi nous sommes oubliés et maltraités par notre cher employeur… rejoignez le mouvement des Stylos rouges ! »
Grégory Benjamin, professeur dans un collège de Valenciennes (Nord, Hauts-de-France), a déclaré : « Nous avons constaté que les ‘gilets jaunes’ ont réussi à obtenir quelques avancées, même si ce ne sont que des miettes. Mais aucune des décisions du gouvernement ne concerne les enseignants. Pourtant, nous subissons aussi les augmentations des taxes, de l’électricité, et autres. »
Cendra Motin, députée de l’Isère, a au contraire affirmé que les enseignants bénéficieraient de certaines concessions faites par le gouvernement en faveur des gilets jaunes, notamment avec la défiscalisation des heures supplémentaires jusqu’à 5 000 € par an.
Certains stylos rouges ont pourtant répondu à cette affirmation en rappelant qu’ils travaillent déjà beaucoup plus d’heures que la réglementation qui stipule 35 heures par semaine, indépendamment de la rémunération, en incluant les cours, la préparation avant et après les leçons et les corrections d’examens.